Hier, au détour d'une rue de Surzur, une rencontre a marqué ma journée.Un homme d'un certain âge, le visage ridé par le temps et les sourires passés, s'est approché timidement. Ses premiers mots furent une cascade d'excuses : "Pardonnez-moi de vous déranger Madame, vous devez vous demander pourquoi un vieil homme comme moi vous aborde, mais j'avais juste envie de discuter un instant."Cette introduction, empreinte d'une politesse presque désuète et d'une gêne palpable, a d'abord suscité ma surprise. Qu'y avait-il de si répréhensible à vouloir échanger quelques mots ? Pourtant, cette réaction instinctive du vieil homme en disait long sur l'air du temps, sur cette distance invisible qui tend à s'installer entre les individus dans nos sociétés modernes.